Avec Les Talons rouges , publié dans la collection e-ros aux éditions Dominique Leroy, Corpus Delecta signe un recueil de nouvelles authentiquement sensuelles et libérées, impudiques et provocantes. Cinq nouvelles épistolaires servies par la plume magnifique de leur auteur. Une plume qui sait se faire brûlante souvent, crue parfois, mais grossière jamais. Une plume qui s’autorise l’humour aussi et ne s’interdit pas non plus de pointer les travers de ses contemporains. Bref, j’ai aimé cette rencontre avec ces talons rouges que portent les héroïnes de ces cinq nouvelles, comme un accessoire de séduction et un appel à réaliser leurs fantasmes les plus inavouables.
J’ai aimé ces nouvelles et peut-être encore plus la première Mon cher Gustave et la dernière Arrêt Valmy.
La première parce qu’elle m’a fait penser immédiatement, par son cynisme, à la correspondance entre la diabolique Madame de Merteuil et Valmont dans Les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos, qui reste aujourd’hui encore l’un de mes classiques préférés. Jugez plutôt : « La veille, lors du repas chez notre amie la Baronne de P., vous m’aviez retroussée entre deux portes, vous souvenez-vous ? Oh là là ! Mais quel vilain garçon vous faites, tout de même ! Me prendre là, debout, moi en équilibre précaire sur le délicat guéridon chinois de notre hôtesse, vous, votre merveilleuse queue sortie à la va-vite du vêtement, et vas-y que je t’enfile, ma belle, et vas-y que je te besogne. Ciel, Gustave ! Vous conviendrez tout de même que votre sens de la bienséance est quelque peu décalé ! »
La dernière parce que j’ai été touchée par l’histoire, particulièrement bien écrite, de cette jeune femme qui revit sa première histoire sexuelle à travers le parfum d’un homme, qu’elle croise chaque jour dans le métro qui l’emmène vers son bureau. « Il avait beaucoup plu, et nous étions nombreux à avoir pris l’averse. De tous ces manteaux mouillés serrés les uns contre les autres dans la rame de métro s’élevait une fumée. C’est à cette triste brume que s’est mêlé votre parfum. « Cacharel pour Homme ». Je l’ai reconnu tout de suite. Qui peut dire l’émotion d’un parfum ? Le vôtre, monsieur, c’est toute ma jeunesse. « Cacharel pour Homme », c’est moi devenant femme. Mon dépucelage dans un effluve. Un flacon que l’on ouvre, et c’est le génie des souvenirs qui s’en échappe. Soudain, j’avais quinze ans ».
Les Talons rouges , Corpus Delecta, éditions Dominique Leroy, livre numérique, disponible sur le site www.dominiqueleroy.fr
Corpus Delecta est une femme, journaliste, amoureuse mais pas trop. Elle écrit parce qu’elle ne sait faire que ça, à part l’amour…
Merci pour ce commentaire, très touchant… Un bel encouragement pour ressortir ma plume!
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Merci pour ce très joli commentaire, je suis touchée. Un bel encouragement pour reprendre ma plume…
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Je les adore moi
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